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Coralie Oberti - Une plume de journaliste -
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10 mars 2021

La rhinopneumonie inquiète la filière équestre

- Mars 2021 - Interview croisée

Des chevaux.

Depuis la fin du mois de février, le virus mortel de la rhinopneumonie inquiète le monde du cheval européen. Le docteur Amélie Buisson, vétérinaire équin depuis 2008 et le cavalier, membre de l’équipe de France de saut d’obstacles Thierry Rozier nous en disent plus. 

« Qu’est-ce que la rhinopneumonie et comment se transmet-elle ? 

Amélie Buisson : C’est une maladie virale, très contagieuse qui touchent les équidés. Elle se transmet soit par un cheval qui éternue et qui projette des goutes chargées de particules virales, soit par des chevaux qui font du nez à nez et qui se touchent. Elle peut aussi se transmettre par les humains, par leurs vêtements lorsqu’ils s’occupent des chevaux. 

Thierry Rozier : C’est un virus qui touche les poumons. Les chevaux se transmettent le virus lorsqu’ils sont proches. Lors d’un concours comme celui en Espagne, les chevaux sont dans des boxes côte à côte, ils respirent le même air et ils éternuent à côtés d’autres chevaux. Dans une carrière, on parle avec d’autres cavaliers, et on se rapproche avec notre cheval pour discuter. »  

« Quels sont les symptômes ? 

AB : Le virus existe sous trois formes. La forme respiratoire va se traduire par de la fièvre, un cheval qui tousse et qui a le nez qui coule. La forme nerveuse se traduit par de la fièvre et des symptômes neurologiques : un cheval qui titube, qui trébuche et qui finit par se coucher sans réussir à se lever. La forme abortive, concerne uniquement les poulinières. Quand une jument attrape la rhinopneumonie, elle perd son poulain. Dans des élevages, il y a malheureusement des avortements en série. »

« Est-ce un virus mortel que l’on retrouve souvent ?  

AB : La forme respiratoire n’est pas mortelle, la forme abortive l’est pour le poulain et la forme nerveuse, peut l’être dans les cas les plus sévères. Il y a eu une épidémie en 2018, sur les chevaux de CSO (saut). On a souvent des alertes sur des cas de rhino dans différents départements. L’épidémie actuelle, est plus forte, elle est sous la forme nerveuse et quatre chevaux sont morts en Espagne. La rhinopneumonie se manifeste tous les ans et de manière assez fréquente, mais rarement mortelle comme à Valence.

TR : C’est très contagieux et c’est une catastrophe pour les cavaliers et le personnel qui s’occupent du cheval. Avec une épidémie comme celle-là, on arrête les concours, certains lieux sont fermés. L’économie en prend un coup. C’est un virus que j’ai toujours connu, tous les ans on a des passages périodiques. »

« Y a-t-il un vaccin ? 

AB : Oui, un vaccin existe depuis longtemps. Les chevaux qui sont vaccinés doivent avoir un rappel tous les six mois et il y a une véritable efficacité vaccinale. Il y a eu une prise de conscience sur la vaccination. 

TR : Le vaccin n’est pas obligatoire mais j’ai toujours vacciné les chevaux de mon écurie. Deux fois par an, mes quatre chevaux reçoivent le rappel du vaccin. »

« Avez-vous des chevaux positifs en ce moment ? 

AB : Dans ma clientèle, je n’ai pas de cheval positif. Je fais beaucoup de tests et tous reviennent négatifs. Je ne suis pas confrontée directement au virus contrairement aux vétérinaires espagnols qui ne doivent pas beaucoup dormir en ce moment. 

TR : En ce moment, je n’ai pas de chevaux positifs. Je protège au maximum mes animaux. Je suis rentré de concours il y a une semaine et j’ai fait tester tous mes chevaux, ils sont négatifs. » 

« Quelles sont les mesures que vous avez mises en place pour éviter la propagation de l’épidémie ? 

AB : Un cheval malade doit être isolé. La seule personne assignée aux soins du cheval doit porter des gants et une tenue de protection. Devant le box, on peut mettre un pédiluve pour désinfecter les bottes. Pour soigner un cheval positif, on s’équipe en tenue de « cosmonaute » et quand les soins sont finis on jette tout ce qu’on portait. 

TR : Le personnel doit éviter les interactions avec les écuries voisines. Lorsqu’un cheval est contaminé, on le met à l’écart des autres et on teste les équidés qui étaient avec lui. »  

« Est-ce que vous continuez les entraînements ? 

TR : Je continue de m’entraîner. Je rentre de concours et mes chevaux sont surveillés, on prend leur température trois fois par jour. On regarde s’ils mangent bien, s’ils n’ont pas de symptômes extérieurs. Je continue de les emmener galoper en forêt pour les garder en forme. Aux moindres symptômes, j’arrêterai mais pour l’instant tout va bien donc on continue de s’entraîner. »

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Coralie Oberti - Une plume de journaliste -
  • Diplômée du Bachelor journalisme de l’IEJ Paris (Paris 16ème). En 4ème année option Journaliste Reporter d’Images depuis octobre 2022 à l’IICP (Paris 13ème). Sur ce blog, je vous partage mes reportages et articles.
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