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Coralie Oberti - Une plume de journaliste -
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5 mars 2021

J’ai testé pour vous : le cécifoot

- Mars 2021 - 

Une balle de cécifoot.

Pour un reportage vidéo, j’ai eu la chance de tester le cécifoot. Un sport semblable au football, pour personnes aveugles ou mal-voyantes. Frapper dans une balle sonore est plus facile à dire qu’à faire. Il faut rester concentré pour ne pas heurter les autres joueurs. 

Avoir perdu la vue et pratiquer un sport était impossible pour moi. Mais la rencontre d’un joueur de cécifoot aveugle depuis ses 10 ans a changé ma vision à jamais. Quelques heures avant de me lancer sur un terrain avec les yeux bandés, je pensais que jamais je ne pourrais avancer seule. 

Accompagnée par le gardien et deux joueurs de l’équipe de cécifoot de Saint Mandé, j’ai enfilé un bandeau noir. C’est à ce moment-là que j’ai ressenti un manque, je venais de perdre un sens. Je suis rentrée dans un monde où les formes et les couleurs n’existent plus. J’étais aveugle, avec un ballon rempli de plaques de métal et de clochettes à mes pieds.  

 L’ouïe, un sens indispensable

Marcher, taper dans la balle et écouter, c’est ce mélange qui était compliqué. Chaque joueur doit se signaler sur le terrain en criant « voy » (« j’y vais » en espagnol) et j’étais perdue au milieu de toutes ces informations. J’ai commencé à avancer en tapant dans la balle, avec le pied droit puis avec le gauche, je n’étais pas très à l’aise. Un des joueurs m’a demandé de lui faire une passe, mais identifier précisément où il se situait était plus difficile que prévu. J’ai tiré avec mon pied droit et le son de la balle s’est éloigné jusqu’à ce qu’il la récupère avec son pied. L’autre joueur qui était à ma gauche a signalé sa présence plusieurs fois pour que l’on ne se rentre pas dedans. 

Prendre confiance en soi pour avancer 

Après plusieurs tentatives ratées, j’ai réussi à trottiner avec le ballon. Avancer sans voir où l’on va est le plus compliqué. Mais les encouragements de l’équipe m’ont fait prendre confiance en moi et je me suis sentie de plus en plus à l’aise. Après quelques heures les yeux plongés dans le noir, je me suis rendue compte que le handicap n’en était plus un. J’ai échangé quelques passes avec l’attaquant puis j’ai essayé de marquer un but, sans succès. Cet échec ne m’a pas découragé, j’ai persévéré en m’essayant aux penalties, un exercice encore plus difficile. J’ai écouté avec attention le guide désigner chaque poteau du but pour les repérer, puis l’axe où il fallait tirer. J’ai pris mon élan pour tirer du pied droit et mettre en difficulté le gardien, en vain.

Cette expérience m’a prouvé que le handicap n’était pas un frein et qu’il n’empêchait pas de vivre sa vie normalement. S’entraîner au milieu de professionnels m’a permis de m’immerger au maximum dans leur monde. Un monde plongé dans l’obscurité mais éclairé par le courage et la détermination. 

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Coralie Oberti - Une plume de journaliste -
  • Diplômée du Bachelor journalisme de l’IEJ Paris (Paris 16ème). En 4ème année option Journaliste Reporter d’Images depuis octobre 2022 à l’IICP (Paris 13ème). Sur ce blog, je vous partage mes reportages et articles.
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